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Son Ki-jeong : Légende coréenne de l'athlétisme

Son Ki-jeong (손기정, 1912-2002) est une figure emblématique de l'athlétisme en Corée, célèbre pour avoir remporté la médaille d'or au marathon lors des Jeux Olympiques de Berlin en 1936. Sa victoire est particulièrement notable en raison du contexte historique et politique de l'époque, où la Corée était sous occupation japonaise. Son histoire est celle d'un athlète d'exception, d'un patriote résilient et d'un symbole de fierté nationale pour la Corée.

Jeunesse et début de carrière

Son Ki-jeong est né le 29 août 1912 à Sinuiju, dans ce qui est aujourd'hui la Corée du Nord. Très jeune, il montra des aptitudes exceptionnelles pour la course à pied. Sa passion pour la course s'est développée pendant son adolescence, lorsqu'il commençait à participer à des compétitions locales et à remporter des victoires.

En 1931, à l'âge de 19 ans, Son déménagea à Séoul pour poursuivre ses études et s'entraîner plus sérieusement en athlétisme. Il s'inscrivit à l'Université Yangjeong, où il put bénéficier de meilleures installations d'entraînement et de l'encadrement de coachs expérimentés.

Les Jeux Olympiques de Berlin 1936

En 1936, Son Ki-jeong se qualifia pour les Jeux Olympiques de Berlin. Cependant, à cette époque, la Corée était sous occupation japonaise, et les athlètes coréens devaient concourir sous le drapeau japonais. Son fut inscrit sous le nom japonais Son Kitei (孫基禎) et porta l'uniforme de l'équipe japonaise.

Malgré cette situation délicate, Son Ki-jeong resta concentré sur ses objectifs. Le 9 août 1936, il participa au marathon olympique. Il courut avec détermination et stratégie, prenant la tête de la course dans la seconde moitié du parcours. Son franchit la ligne d'arrivée en 2 heures 29 minutes et 19,2 secondes, établissant ainsi un nouveau record olympique.

Réactions et controverses

Bien que Son Ki-jeong ait été officiellement enregistré comme représentant le Japon, il fit un geste discret mais significatif lors de la cérémonie de remise des médailles. Sur les photographies prises lors de l'événement, on peut voir Son couvrant discrètement l'emblème japonais sur sa poitrine avec un petit bouquet de fleurs. Ce geste était un acte silencieux de protestation contre l'occupation japonaise et un symbole de son identité coréenne.

La victoire de Son fut accueillie avec une immense fierté en Corée, mais aussi avec un sentiment de frustration en raison des circonstances politiques. Le journal coréen Dong-a Ilbo publia une photo de Son avec le drapeau japonais effacé sur sa poitrine, ce qui entraîna des représailles sévères de la part des autorités japonaises.

Carrière et activités post-olympiques

Après les Jeux Olympiques, Son Ki-jeong continua à courir, mais il ne participa plus à des compétitions internationales majeures en raison des tensions politiques et des restrictions imposées par les autorités japonaises. Il se consacra à l'entraînement et au mentorat des jeunes athlètes coréens.

Après la libération de la Corée en 1945, Son joua un rôle actif dans le développement de l'athlétisme en Corée du Sud. Il devint entraîneur national et travailla pour promouvoir le sport parmi les jeunes. Il fonda également des institutions pour soutenir les athlètes et promouvoir l'éducation physique.

Reconnaissance

Son Ki-jeong est largement reconnu comme une légende nationale en Corée du Sud. Sa médaille d'or aux Jeux Olympiques de Berlin reste un moment historique et une source de fierté pour la nation. Il a été honoré à de nombreuses reprises pour ses contributions au sport et à la société coréenne.

En 1988, lors des Jeux Olympiques de Séoul, Son Ki-jeong fut l'un des porteurs de la flamme olympique, un symbole de la réconciliation et de la célébration de l'identité coréenne. Il est décédé le 15 novembre 2002, mais son héritage perdure à travers les générations.

Son Ki-jeong n'est pas seulement un athlète exceptionnel, mais aussi un symbole de résilience, de fierté nationale et de courage face à l'oppression. Son parcours inspire encore aujourd'hui les Coréens et les passionnés de sport du monde entier. Sa vie et sa carrière témoignent de l'importance de l'esprit sportif et de l'identité culturelle, même dans les moments les plus difficiles de l'histoire.

Anecdote : La Corée du Sud est potentiellement candidate aux Jeux Olympiques de 2036. 

Son Ki-jeong à l'écran  Road to Boston (보스턴 1947, 2023) - Dirigé par Kang Je-gyu.

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