Kim Gu - Baekbeom
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Kim Gu (김구), également connu sous le nom de Baekbeom (백범), est l'une des figures les plus respectées de l'histoire moderne de la Corée du Sud. Il est reconnu pour son rôle essentiel dans la lutte pour l'indépendance de la Corée contre l'occupation japonaise (1910-1945) et pour sa vision de l’unité coréenne après la Seconde Guerre mondiale. Patriote dévoué, intellectuel et militant, Kim Gu est considéré comme un héros national en Corée du Sud pour son dévouement sans faille à la cause de la liberté et de la souveraineté coréenne.
Jeunesse et premiers engagements
Kim Gu est né le 29 août 1876 dans le village de Teot-gol, à Hwanghae-do, dans l’actuelle Corée du Nord. Son nom de naissance était Kim Changsoo. En grandissant dans une Corée sous pression impérialiste, il fut témoin des défis que son pays affrontait pour préserver sa souveraineté. Jeune, il développa un fort sentiment de patriotisme qui le poussa à rejeter toute domination étrangère.
Un événement marquant de sa jeunesse est l'assassinat qu'il prépétra sur un homme japonais en 1896. Cet acte, qu’il justifie comme une réponse à l’humiliation nationale infligée par les Japonais, l’a conduit en prison. Kim Gu s'évada de prison en 1898 et consacra ensuite sa vie à la lutte pour l’indépendance de la Corée.
Lutte pour l’indépendance
Après l’annexion formelle de la Corée par le Japon en 1910, Kim Gu rejoignit de nombreux mouvements clandestins pour l'indépendance. Il participa notamment au Mouvement du 1er mars 1919, une manifestation de masse contre l'occupation japonaise, qui marqua un tournant dans la résistance coréenne. Kim Gu fut contraint de fuir en Chine pour échapper aux représailles japonaises, comme de nombreux autres leaders indépendantistes.
Pendant son exil, il devint un dirigeant influent au sein du Gouvernement provisoire de la République de Corée, fondé à Shanghai en 1919 pour représenter un gouvernement coréen libre. En 1926, Kim Gu en devint le président. Ce rôle était symboliquement et pratiquement crucial, car le Gouvernement provisoire était le centre des efforts diplomatiques et militaires pour l'indépendance. Sous sa direction, il coordonna des opérations de résistance contre l'empire japonais, rassemblant des ressources et des soutiens internationaux pour la cause coréenne.
Baekbeom : Le philosophe et patriote
En plus de son activité militante, Kim Gu était aussi un penseur et philosophe. Dans son autobiographie, intitulée Baekbeom Ilji (백범일지), ou Le journal de Baekbeom, il partagea ses pensées et ses idéaux pour une Corée libre. Il y exprimait son profond amour pour son pays, un désir de voir les Coréens unis, et une vision d'une Corée prospère, pacifique et égalitaire.
Son œuvre explore également des valeurs universelles, comme la justice, la liberté et la dignité humaine. Il croyait que l'indépendance devait non seulement être obtenue par la force, mais aussi grâce à une amélioration morale et spirituelle de la nation. Dans Baekbeom Ilji, Kim Gu écrivit l’une de ses phrases les plus célèbres : « Mon rêve n’est pas la puissance, mais la culture. » Il aspirait à une Corée forte, non par sa domination militaire, mais par son rayonnement culturel et moral.
La Fin de l’Occupation Japonaise et le combat pour l’unification
En 1945, la capitulation japonaise mit fin à 35 ans d’occupation de la Corée. Cependant, cette libération fut rapidement suivie de la division du pays en deux zones d’occupation, avec les États-Unis supervisant le sud et l’Union soviétique occupant le nord. Kim Gu s'opposa fermement à cette division, craignant qu'elle ne fragmente le peuple coréen et n'affaiblisse la nation.
Dans les années suivantes, Kim Gu entreprit des démarches pour l’unification. En 1948, malgré les tensions, il se rendit même en Corée du Nord pour rencontrer les leaders nord-coréens dans l’espoir d'éviter une guerre civile et de maintenir la Corée unie. Ce geste audacieux témoigne de son engagement pour l'unité coréenne. Cependant, son initiative échoua face aux antagonismes idéologiques grandissants, et en 1950, la guerre de Corée éclata, plongeant le pays dans un conflit tragique.
Assassinat
Le 26 juin 1949, Kim Gu fut assassiné dans son bureau à Séoul par Ahn Doo-hee, un jeune lieutenant sud-coréen. Les motivations exactes de l’assassinat sont débattues : certains estiment qu'il s'agissait d'un acte individuel, d'autres pensent qu'il fut orchestré pour éliminer un leader influent qui s'opposait au gouvernement de l’époque et à la division de la Corée.
Son assassinat suscita une onde de choc à travers la Corée, et Kim Gu devint un martyr pour l’unification et la cause de l'indépendance. Son héritage, néanmoins, perdure. Aujourd'hui, il est célébré pour son patriotisme inébranlable, sa vision d'une Corée unie et prospère, et ses sacrifices personnels pour la nation. En Corée du Sud, des monuments, des musées et des mémoriaux lui rendent hommage, et Baekbeom Ilji est étudié dans les écoles pour transmettre ses idéaux aux générations futures.
Héritage et influence actuelle
Kim Gu continue d'être une figure centrale dans la politique et la culture coréennes contemporaines. Sa vision d'une Corée indépendante et unie inspire encore de nombreux Sud-Coréens. Son engagement a laissé un impact durable sur la conscience nationale coréenne, et il reste une figure respectée, dont la vie et les idéaux rappellent l’importance de l’indépendance, de la souveraineté et de la paix.
Bien qu'il ait œuvré pour une Corée unifiée, la division persiste, et de nombreux Coréens considèrent que le rêve de Kim Gu reste inachevé. Cependant, sa vie et son œuvre continuent de nourrir le désir d’unification et de paix entre le Nord et le Sud.
Kim Gu est célébré le jour du Baekbeom Memorial Day, où son héritage est honoré par des cérémonies et des lectures de ses écrits. Ce héros national demeure, pour beaucoup, un modèle d’intégrité et de dévouement patriotique, incarnant les luttes et aspirations du peuple coréen dans leur quête de justice, de liberté et de paix.
En conclusion, Kim Gu est un symbole éternel de la résistance coréenne, un pionnier de l’unification, et un défenseur de la paix et de la culture coréenne. Son héritage montre la puissance d’un engagement pour l’indépendance et l'unité, des valeurs qu’il défendit jusqu'à la fin de sa vie. Sa contribution à l’identité et à l’histoire coréenne demeure incommensurable, et il est célébré comme l'un des plus grands héros de la Corée.